mardi, mai 12, 2009

Imagination Débordante ...

"La gravité ne peut quand même pas être tenue responsable du fait que les gens tombent amoureux !" 

-Albert Einstein-.




 







Elle était là, c’était l’évènement majeur n’est ce pas ?Qu’importaient les galères qui pouvaient me tomber dessus, qu’importaient les embuches qui m’attendaient au bout de la route. Peu importait le passé et ses échecs, le présent et ses doutes, l’avenir et ses incertitudes. Elle était là et c’était l’essentiel. Elle, elle était là en train de boire son café, insouciante de l’attention qu’on lui portait, ou le faisait-elle croire. Car une femme sait toujours lorsqu’elle est surveillé, n’est ce pas ? En tout cas, elle ne faisait pas mine de s’en apercevoir. Si touchante dans son attitude de profonde indifférence, si jolie dans sa tenue en public. Si belle à contempler. C’était la femme parfaite. Elle, elle s’appelait Fanny. C’est l’amour de ma vie. Comment le sais-je ? Comment sait-on que l’on est amoureux ?

Certain disent que c’est un phénomène chimique, que ce serait des hormones sécrété par le corps qui entraînent une accélération du rythme cardiaque, une transpiration pour certain, une incapacité temporaire à parler pour d’autre. Bref, il existe des dizaines de symptômes. L’amour est la seule maladie à monopoliser autant de symptômes.

Foutaise ! L’amour n’est pas qu’une réaction chimique, oh que non et je le sais ! Les effets chimiques comme la sécrétion d’hormones ne sont autre qu’un effet secondaire à un trouble beaucoup plus profond. L’amour, c’est l’ébranlement de notre âme. Ni plus ni moins, une âme qui en présence d’une autre, en reste comme paralysée par sa beauté, son éclat, son rayonnement. Voilà pourquoi un couple d’âme sœur brille aussi fort aux yeux d’autres personnes.

Moi, mon âme reste paralysée à chaque fois qu’il rencontre Fanny. Je vois déjà le rayonnement que produirait notre union. D’un éclat qui pourrait éblouir le soleil lui-même. Je vois déjà le regard des autres personnes jalouses du magnifique scintillement de notre amour.

Elle a rejeté ses cheveux d’un geste  détaché, machinal. Révélant un bref instant sa nuque sensuel, sa joue qui ne demanderait qu’à être embrassé. Ce simple geste a mit tout mon être en émeu. Je suis fou d’elle. Assis à la table de la cafétéria, seul avec mon journal, je sens mon cœur fondre. Comment croire que cette fille là, n’est pas la fille de ma vie ? Elle, elle est là, en train de boire sereinement son café sans se douter qu’aujourd’hui sa vie allait changer. Dans quelques minutes, elle allait me rencontrer, me rencontrer moi, son âme sœur. Oui, aujourd’hui, pas plus tard que dans dix minutes je l’invite à dîner afin de lui révéler mes sentiments.

Pas de doute. Elle ne peut refuser mon offre. Impossible. Nous sommes faits l’un pour l’autre. C’est la femme de ma vie. Je suis l’homme de sa vie. Elle dira oui, n’est-ce pas ?

Je vois déjà comment sera notre vie de couple. Au début, je lui donnerais milles preuves de mon amour pour elle. Des fleurs envoyées à son travail, des mots doux qu’elle retrouverait un peu partout témoignage de mon amour démesuré. Tous les jours je lui prouverais que je l’aime un peu plus. Mes petites attentions en seront les témoignages. Elle, elle sera comblée un peu plus chaque jour. Et, ainsi, elle se rendra un jour compte que je suis l’homme de sa vie. Le bon. Puis, avec le temps, peut-être que mes attentions seront moindre, mais mon amour ne cessera de croître. Un jour je l’inviterais pour une banale sortie au cinéma qui se terminera au restaurant. Là, dans ce petit restaurant chaleureux, avec la complicité des serveurs, je lui demanderais d’être ma femme pour la vie. Je serais à genoux, à ses pieds, une bague a la main, les serveurs autour près à applaudir lorsqu’elle aura dit oui. Le signal discret qui annoncerait à un violoniste de commencer à jouer notre musique. L’éclat étincelant dans ses yeux, le sourire irradiant son visage, le bonheur la submergeant, la musique si bouleversante. Autant de souvenir qui me resteront gravé dans la mémoire. Elle aurait un sourire. Un sourire si énorme, si magnifique, si merveilleux, s’accrochant à son visage pendant plusieurs jours. La suite de cette histoire continuera avec l’achat à crédit d’une petite maison hors de la ville. Une calme et petite maison dotée d’un petit potager où je pourrais la voir cultiver des tomates encore vertes alors que je serais en train de repeindre la palissade d’un blanc soyeux. D’un mouvement, elle s’épongera la sueur le front du dos de la main et en profitera pour jeter un regard sur moi. Là elle remarquera que je ne l’avais pas quitté des yeux et, à ce moment, j’observerais dans ses yeux un désir de m’avoir tout-à coté d’elle. Je m’avancerais vers elle, lui tendrait la main et nous irions vers la chambre où nous ferions l’amour. Neuf mois plus tard, un chérubin viendra éblouir un peu plus notre vie déjà si éclatante, si parfaite. Ce sera un garçon avec qui je jouerais au foot, lui apprendrait des tas de choses. Puis une deuxième vague de lumière arriverait avec sa petite sœur. Elle et moi, nous les verrions s’épanouir, grandir, partir afin de revenir lorsqu’ils auront fait leur vie. Elle et moi, toujours, nous resteront seul à la maison, pouvant consumer jusqu’à plus soif notre amour réciproque. Nous deviendront vieux, ridés et tremblant de partout mais nous serions ensemble. Encore unis. Les années défilant, le temps nous rongeant petit à petit. Ce terrible fléau qu’est la vie, nous consumant petit à petit, jusqu’à la date de péremption de l’homme. Cette immonde calamité la toucherait la première. Juste avant qu’elle ne me laisse en ce monde, seul, privé d’elle, dans ce lit d’hôpital si chargé de tristesse et de malheur, je lui dirais une dernière fois que je l’aime. Puis je l’embrasserais une dernière fois et là elle s’en irait avec ce même sourire qui a tant éclairé notre couple, qui a tant guidé ma vie. Ce sourire qui avait tant paralysé d’amour mon âme, qui l’avait tant foudroyé de bonheur à chacune de ses apparitions au coin de ses lèvres. Le sourire de mon cœur.

Oui, ainsi sera notre vie.

Voilà pourquoi il faut que je lui dise ce que j’éprouve pour elle, que mon âme ne jure plus que par elle. Elle ne peut me repousser.

Après tout c’est mon âme sœur.

Elle vient de jeter son gobelet de café, elle va partir ! Il faut que je lui dise, que je lâche se journal ! Que je lui dise que ça fait déjà pas mal de temps que je ne cesse de penser à elle. Il faut que je lui dise que chaque soir, je fais un détour en voiture afin de pouvoir être sur qu’elle rentre sain et sauf ! Il faut que je lui dise que j’ai déjà une photo d’elle dans mon porte feuille. Non ! Cela va l’effrayé, reste naturel. Pose ce journal, va jusqu’à elle, et propose lui un café. Oui, fait la rire, va et charmes la !

 

            Elle a dit oui ! Mon dieu, elle a dit oui ! Il n’y a pas plus heureux que moi sur terre. Demain soir je vais dîner avec elle ! Faut que j’aille faire un tour sinon je vais exploser.

 

 

            C’est Fanny, je suis revenu afin de …  j’ai lu ton journal. Ne m’approche plus !

Si vous étiez un film, quel serais votre style ?